Bilan Periconception
du désir d'enfant au post-partum
La reproduction est le mécanisme le plus important qui soit au sein d’une espèce, puisqu’elle permet sa survie en perpétuant l’espèce. Chez les Humains elle permet la transmission du savoir et des connaissances.
Mettre au monde un enfant est souvent comparé à un long marathon. Et comme pour un marathon, une grossesse se prépare bien avant son début afin de débuter cette aventure dans les meilleures conditions.
C’est pour cela que dès le désir de grossesse vous tenez faire le point de vos forces et de vos faiblesses. En effet les phénomènes épigénétiques (modification de l’ADN) et les déficit ou excès en certains nutriments peuvent compromettre la procréation, le bon déroulement de la grossesse et la santé de la maman et du bébé.
Quels sont les marqueurs importants de connaître et d’avoir en bonne quantité pour franchir la ligne d’arrivée et profiter de l’après course dans les meilleures conditions ?
Le co-enzyme Q10 et le sélénium : une fois n’est pas coutume commençant à nous intéresser aux hommes. Les situations d’infertilité sont souvent dues à des déficits nutritionnels ou micro-nutrionnels rendant impossible la fécondation. Parmi ces raison un défaut de motilité chez les spermatozoïdes par déficit de co-enzymes Q10 et sélénium pour l’homme.
Les vitamines B9, B12 le zinc et l’homocystéïne participent à la mise en place du capital de méthylation. En effet, la formation des tissus et des organes est sous la dépendance de l’expression génétique qui est elle-même dépendante des facteurs alimentaires ou métaboliques.
On sait aujourd’hui qu’une nutrition déséquilibrée, des désordres métaboliques, une activité physique insuffisante de la mère entraînent des altérations de la programmation génétique de leur enfant ce qui peut constituer un terrain favorable à l’absence de fermeture du tube neural, à l’obésité et au diabète de type II
Par exemple, la vitamine B9 (ou acide folique) est associée à la fermeture du tube neural (la moëlle épinière). Le statut moyen en folates doit être de 400 µg/L 2mois au moins avant la grossesse et doit être maintenu tout au long de celle-ci.
L’homocystéine est un acide aminé qui provient de l’alimentation. Son excès dû à un déficit en vitamine B ou à une consommation excessive d’alcool, est associé à un risque de fausse couches à répétition au cours du 1er voir 2ème trimestre, de défaut cardiaque congénital (selon les études, le risque d’avoir un enfant présentant un défaut cardiaque congénital est multiplié par un facteur 3 à 5 si l’homocystéinémie de la mère dépasse 12,5 à14 µmol/L), de pré éclampsie.
La vitamine D est une vitamine qui agit comme une hormone. Un déficit en vitamine D est associé à une perturbation de la croissance et des troubles squelettiques chez l’enfant et un risque accru de pré-éclampsie chez la maman.
Le zinc et le sélénium sont des micronutriments aux multiples effets.
-
Un déficit en zinc au cours des premières semaines peut conduire à un avortement spontané et à des malformations congénitales, troubles de la croissance et problème à l’accouchement.
-
Un déficit en sélénium est facteur de risque de fausses couches, pré-éclampsie, accouchement prématuré, petit poids de naissance et diabète gestationnel.
La régulation du statut en fer et en iode pendant la grossesse suit des lois particulières car leurs besoins varient au cours des trimestres et leur faculté d’assimilation aussi.
-
Un déficit en fer est un risque majoré d’un facteur de 2,5 à 3 de grossesse compliquée : accouchement prématuré, enfant de petit poids, mortalité périnatale.
-
En revanche il existe aussi des risques à un excès de fer par augmentation du stress oxydant ce qui peut se traduire par une augmentation du risque de diabète et d’hypertension gravidique.
L’iode et les hormones thyroïdiennes ont qu’en a eux des effets sur la migration neuronale et le développement psycho-moteur de l’enfant.
Les acides gras poly-insaturés et plus particulièrement le DHA jouent un rôle important dans la fonctionnalité neuronale et donc dans le développement cérébral.
Leur besoin devient très important à partir de la 26ème semaine. Le DHA est stocké dans le tissu adipeux du fœtus pour être redistribué dans les premiers mois après sa naissance pour le développement de son cerveau et de sa rétine. Ce statut devra donc être maintenu par l’allaitement (nutrition de la maman) ou par des laits maternels enrichis en DHA.
Un déficit en acides gras poly-insaturés seraient également impliqué dans la survenue de la dépression post partum. Il faut 4 mois pour restaurer son stock acide gras d’où l’intérêt de mettre en évidence d’éventuelles carences très tôt.
Les acides aminés jouent un rôle important pendant les 3 trimestres de la grossesse.
Par exemple, l’arginine est reconnue comme un acide aminé conditionnellement essentiel, en particulier pour la croissance embryonnaire, la survie du fœtus et augmente le transfert d’éléments nutritifs de la mère au fœtus.
De même des taux élevés d’acides aminés sont facteur de risque d’apparition du diabète gestationnel.
Le contrôle diététique du bilan énergétique maternel, de l’apport en protéines, ainsi que des autres macro-et-micronutriments, sont considérés comme importants non seulement pour les grossesses normales, mais également pour les végétariennes ou végans. La quantification des acides aminés libres plasmatiques, en dehors des tests de routine, pourrait s’avérer utile pour optimiser les conditions d’un bon déroulement de la grossesse.